Le droit de juger..
Par: Alexandre Pezet« Ne jugez point, afin que vous ne soyez point jugés. Car on vous jugera du jugement dont vous jugez, et l’on vous mesurera avec la mesure dont vous mesurez. » (Mt 7.1-2)
« Pourquoi vois–tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, et n'aperçois–tu pas la poutre qui est dans ton œil ? » (Mt 7:3)
Mais il y a beaucoup d’autres passages sur le jugement. Et certains nous incitent même à juger.
Alors ? Que faire ? Juger, ne pas juger ?
Il faut examiner les écritures avec plus discernement. D’abord, c’est quoi juger ? Mettons à la place du juge.
2 rôles :
-Estimer ce qui est bien ou mal.
-Condamner, fixer une peine, un châtiment.
S’il ne nous est pas demandé de condamner une personne, nous pouvons tout de même être capables d’estimer ce qui est bien ou mal. Nous ne devons pas perdre notre capacité de discerner le bien du mal.
Les gens s’interdisent de juger parce que juger donne une image d’intolérance. C’est en tout cas la perception que veut en donner le monde et souvent l’église aussi… Chacun fait ce qu’il veut, c’est vrai ! Chacun est libre mais on n’est pas obligé d’être d’accord. On peut exprimer son désaccord sans que cela soit considéré comme un jugement.
La Parole de Dieu nous enseigne ce qui est bien et ce qui est mal, ce n’est pas pour rien, nous devons apprendre à le discerner.
Donc il est important de bien comprendre que notre rôle est de discerner le bien du mal mais pas de condamner les individus et attention à ne pas refuser de prendre position sous prétexte de ne pas juger. C’est de la lâcheté.
Et c’est bien là le problème, les chrétiens n’osent plus prendre position de peur qu’on les accuse de juger. On se sent obliger de suivre un courant de pensée unique. Les chrétiens ont tellement peur de juger…eux qui veulent donner une image d’amour et de tolérance.
Mais les pensées de Dieu sont souvent éloignées des pensées des hommes.
Alors comment faire pour discerner notre rôle ?
Juger ce qui est mal c’est juger les actes, le péché. Ce n’est pas juger les gens.
Le jugement n’est pas si mauvais que ça. Dieu jugera le moment venu. Seulement ce n’est pas notre rôle nous n’avons pas cette autorité.
Jc 4.11-12 : « Ne parlez point mal les uns des autres, frères. Celui qui parle mal d’un frère, ou qui juge son frère, parle mal de la loi et juge la loi. Or, si tu juges la loi, tu n’es pas observateur de la loi, mais tu en es juge. Un seul est législateur et juge, c'est celui qui peut sauver et perdre ; mais toi, qui es–tu, qui juges le prochain ? »
Même Jésus, n’est pas venu pour juger ; Il jugera lors de sa 2ème venue, mais lors de sa 1ère venue il n’est pas venu pour juger mais pour sauver.
Jn 12.47 : « Si quelqu’un entend mes paroles et ne les garde point, ce n’est pas moi qui le juge ; car je suis venu non pour juger le monde, mais pour sauver le monde. »
Ce n’est donc pas le jugement qui n’est pas bon, c’est que nous ne sommes pas qualifiés pour juger les autres.
Mais nous devons discerner les actes.
De nombreux passages nous incitent à juger, l’apôtre Paul a parfois juger avec sévérité.
A priori le jugement est froid, distant, sévère…. Pourtant la Parole de Dieu nous enseigne autre chose.
N’oubliez pas le commandement de Dieu : tu aimeras ton prochain comme toi-même !
Le jugement doit se faire dans l’amour.
Ga6.1 : « Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez–le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi–même, de peur que tu ne sois aussi tenté. »
Col 3.13-14 : « Supportez–vous les uns les autres, et, si l'un a sujet de se plaindre de l'autre, pardonnez–vous réciproquement. De même que Christ vous a pardonné, pardonnez–vous aussi. 14 Mais par–dessus toutes ces choses revêtez–vous de la charité, qui est le lien de la perfection. »
On peut avoir à se plaindre mais la Parole de Dieu nous enseigne à pardonner.
On dit « qui aime bien châtie bien ». C’est vrai, avec les enfants… on les reprend, c’est pour leur bien qu’on ne leur laisse pas faire n’importe quoi. Dieu agit de même avec nous.
Mais avant de redresser un frère, il faut penser à s’examiner soi-même.
Mt 7:3 :« Pourquoi vois–tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, et n'aperçois–tu pas la poutre qui est dans ton œil ? »
Juger les autres c’est plus facile, on voit plus facilement ce qui ne vas pas chez les autres que chez soi.
1 Cor 11.31-32 : « Si nous nous jugions nous–mêmes, nous ne serions pas jugés. 32 Mais quand nous sommes jugés, nous sommes châtiés par le Seigneur, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. »
C’est important de se juger soi même.
Cela conduit à :
-Eviter d’être juger par les autres
-la repentance
-La compassion pour les autres.
-Commençons par là et l’envie de juger les autres nous passera !
Les jugements de Paul
L’apôtre Paul nous enseigne à juger.
Dans 1 Cor 14.29, il nous encourage à juger les prophéties.
1 tim 5.19-20 : « Ne reçois point d’accusation contre un ancien, si ce n’est sur la déposition de deux ou trois témoins. Ceux qui pèchent, reprends–les devant tous, afin que les autres aussi éprouvent de la crainte. »
2 Cor13.1-2 : « Je vais chez vous pour la troisième fois. Toute affaire se réglera sur la déclaration de deux ou de trois témoins. 2 Lorsque j’étais présent pour la seconde fois, j’ai déjà dit, et aujourd’hui que je suis absent je dis encore d’avance à ceux qui ont péché précédemment et à tous les autres que, si je retourne chez vous, je n’userai d’aucun ménagement »
1 cor 5.1-5 : « On entend dire généralement qu’il y a parmi vous de l’impudicité, et une impudicité telle qu’elle ne se rencontre pas même chez les païens ; c’est au point que l’un de vous a la femme de son père. Et vous êtes enflés d’orgueil ! Et vous n’avez pas été plutôt dans l’affliction, afin que celui qui a commis cet acte fût ôté du milieu de vous ! Pour moi, absent de corps, mais présent d’esprit, j’ai déjà jugé, comme si j’étais présent, celui qui a commis un tel acte. Au nom du Seigneur Jésus, vous et mon esprit étant assemblés avec la puissance de notre Seigneur Jésus, qu’un tel homme soit livré à Satan pour la destruction de la chair, afin que l’esprit soit sauvé au jour du Seigneur Jésus. »
Des paroles sévères…Paul est conscient de la dureté de sa lettre
2 cor 7.8 : « Quoique je vous aie attristés par ma lettre, je ne m'en repens pas. Et, si je m'en suis repenti, –car je vois que cette lettre vous a attristés, bien que momentanément, –9 je me réjouis à cette heure, non pas de ce que vous avez été attristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés à la repentance ; car vous avez été attristés selon Dieu, afin de ne recevoir de notre part aucun dommage. »
Ces paroles concernent l’église, les chrétiens !
Une distinction est faite entre les croyants et les non croyants.
1 Cor 5.12-13 : « Qu'ai–je, en effet, à juger ceux du dehors ? N'est–ce pas ceux du dedans que vous avez à juger ? Pour ceux du dehors, Dieu les juge. Otez le méchant du milieu de vous. »
Non pas que l’on demande d’être parfait dans l’église…
Rm 3. 12 : « Tous sont égarés, tous sont pervertis ; (3–12) Il n'en est aucun qui fasse le bien, Pas même un seul »
On est sauvé par grâce pas par nos œuvres mais le regard que nous avons sur le péché est important.
La question est : Tolérons-nous le péché ?
Le problème n’est pas le péché qui a été commis, c’est l’acceptation du péché qui pose soucis.
Et pour plaire au monde, les églises sont de plus en plus enclines à revoir leurs valeurs morales, c'est-à-dire à abandonner l’enseignement de la Parole de Dieu pour se conformer à la morale du monde.
Comme ça, on ne juge personne et on aime !
ET SURTOUT ON PERVETI L’ENSEIGNEMENT DE JESUS.
Non ! Le compromis avec le péché est impossible.
Le péché doit conduire à la repentance pas au compromis.
Que diriez-vous d’une église où il se passe tout et n’importe quoi.
Adultère, vol, fraude, mensonge…
A Corinthe, les chrétiens étaient pires que des païens… quel témoignage !
La sévérité de Paul n’a qu’un seul but : mener à la repentance.
Attention tout de même à ne pas juger tout et n’importe quoi
Nulle part, il est écrit qu’il y a des juges dans l’église.
Paul s’est permis ces remarques parce qu’il avait une autorité.
Hb 5.13-14 : « Or, quiconque en est au lait n’a pas l’expérience de la parole de justice ; car il est un enfant.14 Mais la nourriture solide est pour les hommes faits, pour ceux dont le jugement est exercé par l’usage à discerner ce qui est bien et ce qui est mal. »
Que personne ne se permette de se proclamer juge et dont le seul rôle serait de reprendre les autres (1Cor12.27).
- L’opinion et le péché
La Bible nous enseigne sur le péché, ne pas confondre son opinion et le péché.
Chacun a son opinion (liturgie).
Paul enseigne sur ça dans Rm 14.1 : « Faites accueil à celui qui est faible dans la foi, et ne discutez pas sur les opinions. »
Il ne faut pas condamner parce qu’on n’est pas d’accord.
Il ne faut pas non plus condamner ceux qui sont hors de l’église, il n’ont pas les Christ, c’est donc normal qu’ils n’aient pas les mêmes références morales.
On doit se distinguer d’eux, affirmer notre foi, nos croyances sans faire de provocations mais on ne doit pas accepter leur valeur pour s’intégrer, c’est un piège.
Le chrétien et la justice
Le chrétien ne doit pas avoir peur de la justice sous prétexte de miséricorde
Gal 6.7 : « Ne vous y trompez pas : on ne se moque pas de Dieu. Ce qu’un homme aura semé, il le moissonnera aussi. »
2 Samuel ch 11-12 : l’adultère de David
L’enfant né de l’adultère meurt, c’est la justice de Dieu mais avec cette même femme, David aura pour fils Salomon qui lui succédera, c’est la miséricorde de Dieu. Les deux ne sont pas incompatibles.
Pour résumer :
-Ne pas juger c'est-à-dire condamner.
-Mais ne pas faire de compromis avec le péché.
-Ne pas avoir peur de juger le bien et le mal.
-Avoir du discernement
-Et surtout l’amour tel qu’il est enseigné dans la Parole de Dieu.
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